Conseil à l'exploitation et spécificités zones rurales africaines

Depuis plus de dix, de nombreuses expériences de conseil à l'exploitation sont menées ici et là en Afrique pour tenter d'aider les producteurs à s'approprier leur projet d'exploitation en retrouvant leur place au centre du processus de décision.

Les différentes expériences que nous avons eu l'opportunité d'étudier ont souvent rencontré des limites communes qu'on pourrais résumer à:

• un transfère à l'état brut du modèle européen, sans l'effort de contextualisation
• l'absence de délimitation claire du champ du conseil: Conseil de gestion, technique, fiscal... à telle enseigne que le système devient lourd, fastidieux et au final, ingérable par l'exploitant.
• l'environnement des exploitations, qui  sont toujours perçues comme agents économiques "informels" ne les encourage pas à une recherche effrénée de performance et de traçabilité.
• la plupart de ces dispositifs de conseil se fondent exclusivement sur un système d'enregistrements d'événements, alors que la majeure partie du pubic concerné est analphabète. 
• en dehors des dispositifs adossés à une filière de rente performante, le financement du conseil pose problème
• de même, la gouvernance du conseil est souvent sujette à problème car du moment que le financement est en général d'origine externe, on peut se demander si les résultats attendus ne viseront pas les préoccupations du bailleur plutôt que celles du producteur?
• l'évaluation de l'impact du conseil n'est en général pas facile (car les résultats ne sont pas quantitatifs)

Il est fondemental de réfléchir sur ces questions de manière inclusive pour construire avec les bénéficiaires des dispositifs de conseil adaptés, dans lesquels les principaux acteurs pourront dès l'entame formuler leurs proccupations et définir avec le conseillers les objectifs spécifiques et des résultats quantifiables.